Elle avait envie de hurler sa joie, de crier au monde combien elle était heureuse en cet instant, mais le monde ne comprendrait pas, un brouillard, qu'est ce que ça pouvait avoir de réjouissant?
Justement, le brouillard permettait à Eleanor de sortir pour une fois des cachettes sordides dans lesquelles elle se terrait en journée, de fait, elle n'avait plus revu le jour depuis bien longtemps, et le voyait comme une chose effrayante, exactement comme la nuit fait peur aux enfant, le noir les terrifie, dans le cas de Eleanor c'était plutôt la lumière qu'elle jugeait terrifiante.
Mais inutile de penser au soleil et à tout cela car pour le moment, pour cette journée, elle était libre, elle n'avait pas vécu dans tant de lumière depuis bien longtemps! Elle avait donc eu un temps d'adaptation durant lequel il lui avait été dur de garder les yeux ouverts, mais à présent elle avait bien du mal à les fermer, admirant chaque plante, chaque racine, se réjouissant de tout!

Si on avait voulu lui faire croire lorsqu'elle était humaine que le brouillard lui provoquerait ainsi un tel émerveillement jamais elle ne l'aurait cru, en fait jamais elle n'aurait cru pouvoir être émerveillée.
L'ennui, les études avaient étés son quotidien, et bien qu'elle se réjouissait d'apprendre l'émerveillement lui était un concept étranger c'est pourquoi, la première fois qu'elle ressentait ce sentiment et le ressentit comme quelque chose de violent.
Un bonheur si intense qu'il en faisait presque pleurer, avec un peu d'imagination elle pouvait entendre son coeur battre la chamade comme il n'avait battu qu'une fois...

Elle courrait, s'arrêtait pour regarder, riait de voir les rares animaux s'enfuir à toutes jambes à sa venue, car étant en hiver, rares étaient les animaux encore là qui ne se terraient pas dans les profondeurs et Eleanor ne pouvait les comprendre car elle-même était si heureuse de pouvoir sortir.
De plus elle n'avait pas "froid" du tout, froid dans un sens péjoratif et de douleur, elle ressentait le froid comme une douce caresse, elle était dans les bois et bien que l'air y soit glacial elle était épaules dénudées.
Arrivée à l'aurée des bois elle passa sa main sur l'herbe, la rosée matinale avait gelée. Avait elle jamais vu de la rosée avant cela? En étant humaine un manque de libertés certaines, et d' interêt qui plus est, l'en avaient empêché et quant au temps qu'elle avait passé en vampire ce n'était plus une interdiction morale mais physique qui l'en empêchait.

Car la rosée était en cet instant un sujet de la plus grande importance, elle rit à nouveau en se relevant, tout était si plaisant en cet instant!
Les odeurs, les impressions, rien n'était pareil lorsque la nuit tombait, alors tout devenait lugubre, prenait une dimension d'immensité et d'effroi, là tout paraissait lumineux, beau et si agréable.
Elle hésitait à tout noter dans son carnet, mais en écrivant elle passait à côté de la plupart de ses moments de bonheur!
Alors elle se mit à marcher plus lentement cette fois, prenant à nouveau le temps de tout regarder car tout ce qui était baigné de lumière méritait d'être vénéré en cet instant elle ne pensait pas autrement, et n'essayait même pas de revenir à la raison.
Car à quoi bon réfréner son bonheur? Elle le savait ce moment serait le plus heureux et cela pour un long temps, il la ferait sourire quand elle y repenserait, car elle y repenserait, elle n'oublierait pas le moindre détail, des instants pareils n'étaient pas fais pour être oubliés, elle en était sûre!

La journée passa ainsi, elle regardait chaque chose essayant de l'imprimer dans sa tête mais pas de s'imprimer de sa forme, mais des couleurs et de l'ambiance, enfin le brouillard se fit brume et elle sentit la nécessité de se cacher à nouveau dans un de ces "trous lugubres", mais elle n'en avait pas de peine car elle était épuisée, elle se rendit compte qu'elle n'avait jamais vécu aussi intensivement qu'en ce jour, comme quoi on ne désire que les choses que l'on a pas ou que l'on a perdues!

"J'ai plus de souvenirs que si j'avais mille ans "

se dit elle en s'endormant, et la grotte ne lui parut plus lugubre, plus avec les images qu'elle avait encore en tête, son rêve fut une continuation de la journée, un seul détail en était changé, il faisait jour bien entendu, mais aucune brume ne cachait sa peau du soleil et elle n'en souffrait pas.

RP abandonné? Monopost?

Monopost, mais j'avais pensé le modifier éventuellement, finalement je ne pense pas, on peut donc dire qu'il est clos^^